Le « Tataki-Zomé Aussi libre que la fibre…
Le « Tataki-Zomé » est un art ancestral japonais que je découvre en 2015. Cette autre forme de gravure consiste à teindre des tissus avec des sucs de plantes, sans encre. C’est une nouvelle porte d’exploration qui m’invite à être attentive au monde végétal qui m’entoure. Je respire, je touche, je choisis les plantes qui cèderont leur tanin, je travaille à l’air libre… je suis libre.
Cet art me relie cette fois à la lignée des femmes de ma famille : ma grand-mère était couturière (je garde des souvenirs tendres et physiques des tissus et textures de mon enfance) et mon grand-père maternel, naturaliste, écrivait des ouvrages sur la faune et la flore.
Depuis longtemps, je suis touchée par le travail et le livre de Louise Bourgeois, « Destruction of the father, reconstruction of the father ». Il prend tout son sens au regard de mon cheminement à la fois artistique et personnel.
Je puise dans toutes les richesses que la vie m’a données pour m’exprimer. J’observe autour de moi les fissures, la rouille, le bois patiné par le temps, le morceau de verre coloré. J’explore ces trésors de mes mains, je les grave, je les coupe, les brûle, les presse, les associe… c’est devenu mon art : me laisser surprendre par ce qui arrive et m’émerveiller.