tRAVAIL TUYAUX D ORGUE

GENEVIEVE VASTRADE

Vers plus de légèreté

Au décès de mon père, j’hérite de son stock de tuyaux d’orgue (il avait racheté notamment l’orgue de l’église des Brigittines à Bruxelles). Je leur fais subir toutes sortes d’expérimentations. Au contact du feu, ils deviennent plus souples si bien que je les utilise comme plaques de gravure et les incorpore dans des tableaux. Par nature, chaque tuyau est différent et raconte une histoire. D’ailleurs, au dos de certains d’entre eux, je découvre des poèmes gravés dans le métal. Un vrai bonheur. Je reprends l’œuvre de l’artisan d’orgue là où il l’a laissée pour la transformer ; comme si je conversais avec lui à travers la matière.

Je continue à détourner les objets de leur fonction originale. Par exemple, en 2012, je rachète une presse lithographique dite « La bête à Corne ». C’est une presse authentique Eugène Brisset du 19e siècle. L’objet me fascine. La grande roue qui l’actionne est patinée par les mains qui l’ont utilisée. Au lieu d’utiliser la pierre, j’emploie d’autres supports de presse, notamment des feuilles de papier d’aluminium (voir œuvre présentée).